Les villes au Moyen Age

LA VIE DES PORTS

Le marché ne représente que l'aspect local de la vie commerciale. Dès la fin du Xe siècle, on assiste à la reprise d'échanges internationaux qui renaissent d'abord dans les villes épargnées par les invasions : Milan, Pavie, Verdun. L'activité marchande de l'Europe s'amplifie jusqu'au XIIIe siècle, avant de subir le contre coup des crises sociales, politiques et économiques du siècle suivant. Entre les deux foyers de la vie économique, Italie d'une part, Flandre et pourtour de la mer du Nord d'autre part, les routes terrestres passent para Champagne où les villes de foire, connaissent une grande prospérité. Mais la navigation joue aussi un rôle important : les cours d'eau doublent les voies terrestres insuffisantes; si le trafic maritime consiste en cabotage jusqu'aux XIVe-XVe siècles, les bateaux de la Hanse viennent cependant, dès le XIIe siècle, s'approvisionner en sel à Bourgneuf et en vin à La Rochelle; vers 1314, Venise et Gênes envoient des flottes vers la Flandre et l'Angleterre. Les grands ports ont une population cosmopolite (en 1224, La Rochelle compte parmi ses bourgeois des Anglais, des Allemands, des Espagnols, des Lombards et des Flamands). Marchands professionnels et gens d'affaires de toute provenance y possèdent des entrepôts et des comptoirs (loges). Les installations portuaires sont cependant assez modestes quelques quais, des hangars, parfois des grues et des allèges pour le déchargement des navires. Une miniature flamande du XVe siècle, illustrant les Commentaires de César, représente le débarquement de marchandises sur le quai d'un port fluvial. La cogge de la mer du Nord, comme la nef français; est un voilier, haut sur Peau et aux flancs arrondis. Il faut souvent transborder la cargaison, faute de fond aux abords du quai. Les tours des églises et les beffrois servent de repères pour indiquer les passes navigables aux approches de la terre, mais certains ports possèdent des phares. Venise et Bruges étaient réputées les ports les mieux équipés d'Europe. Les grandes villes commerciales de Flandre, aux XIIIe et XIVe siècles, étaient devenues des sortes de républiques autonomes. Elles étaient dominées par un patriciat, fraction la plus riche de la bourgeoisie, qui avait mis la main sur le gouvernement de la cité.

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